LE BUREAU D’ETUDE est l’outil de travail de la Compagnie KORBO indispensable à la conception des géants mécaniques à énergie musculaire. Ces marionnettes articulées sont fabriquées en matières nobles. Ce sont des objets spectaculaires durables, démontables et facilement transportables dans des véhicules de petits volumes.
Ne serait-il pas là « un bureau des légendes » ?… C’est en effet grâce à ce bureau que va prendre vie la légende des géants articulés. Entre la légende et la réalité l’humanité à toujours choisit la légende mais il faut bien se dire que toute légende prend sa source dans une forte réalité incontournable. « C’est encore en méditant l’objet que le sujet a le plus de chance de s’approfondir. » Gaston BACHELARD.
De l’idée de départ à la première présentation publique il y a, minimum, quatre ans.
Au début de l’aventure il y a une analyse des motivations, une phase d’écriture sur papier qui relie sans arrêts l’artistique et la technique. Quand le contenu profond est déterminé pour réaliser ces animaux mythiques, géants et articulés sans consommation outrancière d’énergie fossile est calé, va commencer la phase de conception. Au cours d’allers-retours incessants, les ingrédients se mettent en place avec des pauses et des prises de recul. C’est l’Année 1 pendant laquelle l’inspiration constructive, prenant sa source chez Méliès ou dans l’esprit des anciens péplums, est faite pour développer la possibilité de pouvoir défilé partout avec la notion de démontable, pour un montage en une journée, un démontage en une demi-journée. Ce véritable état d’esprit nomade permet une grande mobilité d’une ville à l’autre.
Beaucoup de récupération de matières nobles sont envisagées. On peut parler de construction durable, création à qui pourrait être attribuée une sorte de labellisation de « spectacles éco-performants ». Ces objets pourraient se fabriquer dans des pays à moindre industrialisation. Tout est pensé pour éviter toute gabegie dans la réalisation de ces jouets à l’échelle décuplée qui sont des œuvres d’art en mouvement. Voilà le cahier des charges.
L’auteur, le scénographe et le décorateur travaillent sur l’étude graphique (croquis, ébauche) qui est la rencontre entre l’artistique et la technique. Ils donnent une âme et passent sur logiciel à la vision 3 D. Année 2.
Une fois cette phase bien déterminée, c’est la construction d’une maquette à l’échelle un cinquième. Là aussi, prise de pauses, de recul et travail incessant de mise au point. Cette maquette est soumise au regard d’au moins deux ingénieurs pour avis et certification de faisabilité. Année 3.
A ce stade là les budgets peuvent être déterminés avec une certaine précision.
La construction peut commencer.
Pour cela il faut choisir et réunir une équipe de professionnels expérimentés qui vont travailler le bois, le fer, l’aluminium, la fonte, toutes sortes de tissus et le cuir. Ils sont artisan-maître d’art, chaudronnier, métallier, tous des spécialistes dans leur catégorie y compris en mécanique générale.
C’est du cousu main.
L’éclairagiste est à pied d’œuvre car les défilés se passent aussi de nuit. L’animal doit bien voir et être bien vu.
Tout ceci se concrétise dans l’atelier de construction de la compagnie KORBO. Année 4.
Une fois la marionnette achevée, la distribution artistique est finalisée. Le nombre d’intervenants est acté. Ce sont des comédiens (ennes), danseurs (seuses), manipulateurs (trices)-marionnettistes, circassiens (ennes), échassiers (ères), manipulateurs (trices) de feu, musiciens (ennes).
Un film est réalisé.
Il inclut le positionnement des personnages qui évolueront avec la bête géante et décrit en détail toutes les étapes racontées ici. Ce film est complété par le dossier de présentation. Ces éléments sont destinés à être montré aux diffuseurs, producteurs et programmateurs.